Non-respect de l’interdiction d’accès des mineurs belges aux jeux de hasard

L’émission VTM dévoile des investigations menées sur l'accès illégal des jeunes belges  machines à sous

Une récente étude diffusée par le programme "Ze zeggen dat" de la chaîne VTM a mis en évidence une situation inquiétante : les jeunes en Belgique parviennent à se procurer des jeux de hasard illégalement. Cette enquête journalistique a révélé que, malgré les lois interdisant aux mineurs de participer à ces jeux, l'achat de cartes à gratter et l'utilisation de machines à sous restent accessibles pour eux. Face à cette réalité, la Loterie Nationale a exprimé son mécontentement et des spécialistes du domaine appellent à un durcissement des mesures réglementaires.

L'accès non réglementé des adolescents belges aux jeux de hasard soulève des questions importantes sur l'efficacité des restrictions actuelles. Le reportage de "Ze zeggen dat", présenté par Andy Peelman et Dina Tersago, a brillamment mis en lumière les failles du système qui permettent à ces jeunes de contourner la loi. Il est clair que des mesures plus strictes sont nécessaires pour prévenir l'exposition précoce des mineurs aux risques associés aux jeux de hasard.

Un piège à haut risque pour les machines à sous

L'enquête récente sur l'accès des adolescents aux jeux de hasard a révélé des faits préoccupants. Quatre jeunes de 14 à 15 ans ont été envoyés en mission pour tenter d'acheter des tickets à gratter et de jouer aux machines à sous dans divers établissements. Les résultats sont inquiétants : dans trois quarts des kiosques à journaux testés, les mineurs ont pu accéder aux machines à sous sans difficulté, et dans deux tiers des magasins visités, l'achat de tickets à gratter leur a été permis. Un cas particulièrement choquant est celui d'un adolescent qui a pu acquérir soixante-dix tickets Win For Life, dépensant ainsi 210 euros sans être inquiété.

Ces découvertes ont suscité la consternation de la Loterie Nationale, qui a pourtant renforcé ses contrôles et ses tests de conformité depuis près d'une décennie. Malgré ces efforts, le taux de non-respect des règlements demeure significatif, se situant entre 16 et 19 %. La formation approfondie imposée aux nouveaux détaillants et les campagnes de sensibilisation par e-learning semblent insuffisantes face à l'ampleur du problème.

Ronny Willemen, spécialiste des dépendances, a exprimé dans Het Laatste Nieuws son soulagement que peu de mineurs belges soient dépendants aux jeux de hasard. Toutefois, il met en garde contre le fait que la majorité des jeunes adultes demandant de l'aide pour des problèmes de jeu ont commencé à jouer durant leur adolescence. Il pointe du doigt la publicité des jeux de hasard qui, en banalisant cette activité, la rend plus séduisante pour les jeunes.

Willemen, avec la psychiatre Frieda Matthys, co-auteur de l'ouvrage « Le jeu n'est pas un jeu / Sur la voie de la guérison », milite pour un durcissement de la réglementation. Ils préconisent notamment la mise en place de limites globales de jeu et une réforme des lois régissant les jeux en ligne, pour mieux protéger les jeunes et prévenir les risques d'addiction.

Actualisation de la loi

L'actualité législative récente met en lumière une évolution significative dans la régulation des jeux de hasard. Suite à une enquête opportune, le Conseil supérieur de la santé (CSS) a suggéré l'interdiction complète de toute publicité relative aux jeux de hasard, y compris les annonces de la Loterie Nationale. En outre, le CSS recommande d'augmenter l'âge légal pour participer aux jeux de hasard de 18 à 21 ans et de renforcer les contrôles aux points de vente. Ces mesures incluraient l'utilisation de technologies avancées pour la vérification des pièces d'identité.

La diffusion d'un programme par VTM, conjointement avec les préconisations du CSS, met en exergue l'impératif de réformes pour sauvegarder la jeunesse contre les méfaits potentiels du jeu. Il est impératif que les autorités et les sociétés concernées redoublent d'efforts pour assurer l'application stricte des lois et pour éduquer la population sur les dangers liés aux jeux de hasard.

Il est important de noter que la législation sur l'âge minimum requis pour accéder aux jeux de hasard a été renforcée, établissant désormais une limite d'âge universelle de 21 ans pour tous les types de jeux, abolissant les précédentes exceptions qui permettaient l'accès dès 18 ans. Cette nouvelle restriction d'âge prendra effet le 1er septembre 2024.