Le retour triomphant de la Louvière dans le football professionnel

La Louve enfin de retour dans le foot professionnel

Après une absence de dix-huit ans, l'équipe de La Louvière célèbre son retour dans le cercle prestigieux du football professionnel. Cette ascension en Challenger Pro League est le fruit de leur victoire en N1, un triomphe qui marque un nouveau chapitre dans l'histoire du club.

La chute et la rédemption : de la gloire à la relégation et retour

Il y a trois ans, le club de La Louvière a connu la défaite, terminant dernier de la Pro League en mai 2006. Ce fut le début d'une période sombre, une chute vertigineuse depuis leur victoire en Coupe de Belgique en 2003 et leurs exploits en Coupe UEFA. La saison 2005-2006 fut entachée par des scandales, notamment des accusations de matchs truqués impliquant l'affaire du Chinois Yé, ainsi que des crises financières. Privé de sa licence professionnelle, le matricule 93 a été relégué en D3. Mais aujourd'hui, La Louvière a surmonté ces épreuves et s'élance vers l'avenir avec détermination et espoir.

La restructuration tumultueuse du football à la Louvière

Le 27 juin 2009 marque un tournant sombre pour le football à La Louvière avec la déclaration de faillite du club local. Cette date a donné le coup d'envoi à une période de bouleversements sportifs et financiers, culminant avec la dissolution du matricule historique.

Dans l'espoir d'un renouveau, la saison 2009-2010 voit le RACS Couillet, porteur du matricule 94, se relocaliser et se rebaptiser en Football Couillet La Louvière. Malheureusement, après deux saisons décevantes, le club est contraint de quitter La Louvière. Cependant, une lueur d'espoir surgit grâce à un accord entre Jacques Gobert, le bourgmestre de La Louvière, et Murat Tacal, président de l'URS Centre, visant à établir un nouveau grand club.

Avec l'adoption du matricule 213, l'Union Royale Sportive du Centre est née, portant en elle de grandes aspirations. En été 2012, une nouvelle ère semble s'annoncer avec le changement de nom pour l'Union Royale La Louvière Centre. Néanmoins, une gestion opaque, des complications administratives, des difficultés financières et le refus de la licence professionnelle ont rapidement refroidi les ardeurs d'un public qui ne parviendra jamais à s'identifier à ce projet ambitieux. La saga de La Louvière continue de fasciner et de servir de leçon sur les réalités impitoyables du football moderne.

L'ascension de Salvatore Curaba dans le monde du football

Le 23 mai 2015 marque un tournant pour le football à La Louvière lorsque l'entrepreneur Salvatore Curaba se voit confronté à la crise du football local. Renonçant à l'acquisition du RAEC Mons, il envisage alors de prendre les rênes de La Louvière Centre dans l'espoir de ressusciter la RAAL. Face au refus du président de l'URLC, Huseyin Kazançi, de céder le club, Curaba persiste et propose fin 2016 de relancer la RAAL La Louvière, même si cela signifie repartir de zéro en quatrième division provinciale. Il lui faudra une année pour rallier autour de son projet des investisseurs, des experts, des passionnés et des bénévoles. Peu après l'annonce du renouveau de la RAAL, le projet séduit plus de 250 actionnaires, témoignant de l'innovation du club qui ouvre son capital aux supporters.

Le renouveau commence le 26 février 2017

Alors que Salvatore Curaba prévoyait de lancer son club pour la saison 2018-2019, le destin lui sourit lorsque Nino Manes, président du Racing Charleroi Couillet Fleurus en D2 ACFF, exprime son désir de vendre son club, le matricule 94. Le 26 février 2017, ce matricule passe sous le giron de la RAAL La Louvière, permettant au club de reprendre la compétition dès la saison 2017-2018, après huit ans d'inactivité. Dans une lutte acharnée contre le temps pour constituer une équipe première, mettre en place un staff sportif et relancer une académie de jeunes, le club aborde la saison 2017-2018 avec un enthousiasme débordant. Bien que les entraînements aient lieu à Écaussinnes, les matchs à domicile se jouent au Tivoli. Cette première saison en D3 ACFF s'achève en apothéose : sous la houlette de Frédéric Taquin, l'équipe remporte le championnat après une lutte serrée avec le RFB.

Cinq saisons, trois titres : une ascension presque sans faille

Au fil des années, l'élan des Vert et Blanc ne s'est jamais vraiment essoufflé. La saison 2018-2019 a vu l'équipe atteindre le tour final, mais sans parvenir à franchir le cap de la demi-finale. L'année suivante, malgré un remarquable retour en seconde moitié de saison, les membres du Tivoli sont stoppés net par la crise sanitaire du Covid-19. Un scénario qui se répète lors de la saison 2020-2021, où le Coronavirus met un terme prématuré à la compétition après seulement quatre matchs. Cependant, la saison 2021-2022 marque un tournant avec l'ascension en N1, affirmant la suprématie de La Louvière. Lors de la saison suivante, l'espoir d'une promotion en D1B persiste jusqu'à ce que l'équipe finisse à la quatrième place, un résultat insuffisant pour accéder au football professionnel. La suite est bien connue.

Le Derby Wallon inaugure la saison

Pour les Loups, le tirage au sort du calendrier n'a pas été clément. C'est face aux Francs Borains que La Louvière donnera le coup d'envoi de la saison 2024-2025, le dimanche 18 août. Un derby wallon pour débuter la saison est l'occasion idéale pour enflammer immédiatement les esprits, compte tenu de la rivalité intense qui oppose les deux équipes. Depuis 2017, à la compétition sportive s'est ajoutée une rivalité extra-sportive, source de plusieurs incidents impliquant les supporters des deux camps, aussi bien au RFB qu'au Tivoli.

Les francs borains, les favoris incontestés

Dans l'arène du football, le match vedette voit les Francs Borains prendre le devant de la scène en tant que favoris. Forts d'une saison supplémentaire d'expérience par rapport aux Louviérois, les Borains ont un avantage notable. Les Louviérois, quant à eux, ont dû s'adapter à un remaniement significatif de leur équipe, avec 13 départs et 14 nouvelles recrues. Bien que l'alchimie de l'équipe nécessite du temps pour se développer, les matchs amicaux ont montré des signes prometteurs. Les Borains, de leur côté, ont judicieusement préservé le cœur de leur équipe qui leur a permis de rester en Challenger Pro League la saison passée, tout en l'augmentant avec des joueurs expérimentés tels que Sébastien Dewaest. Ainsi, la tendance défavorable de La Louvière face aux Francs Borains pourrait bien continuer... ou peut-être pas.

Un nouvel horizon : stade flambant neuf et ascension en Pro League d'ici 2027 ?

L'ambition ne connaît pas de limites, et cela inclut la construction d'un nouveau stade ainsi que le retour triomphal de La Louvière en D1A. Salvatore Curaba, empli d'espoir, envisage avec enthousiasme l'accession à la Pro League en 2027, coïncidant avec le dixième anniversaire du club. Pour atteindre cet objectif, il s'entoure de professionnels aguerris tels que l'Argentin Nicolas Frutos et Silvio Proto, offrant ainsi au club les meilleures chances de succès. Pendant ce temps, Frédéric Taquin reste fidèle au poste de T1, guidant l'équipe depuis ses débuts.